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Tant que le film reste dans la jeunesse, le plaisir des vacances, la blague de collégiens, l'insouciance joyeuse de l'adolescence, il est charmant, frais, bien rythmé, excellemment dialogué. Et comme l'adaptation cinématographique respecte adroitement la pièce et qu'on l'a parée d’une fort jolie mise en scène, ces Jours heureux sont un régal.
Mais lorsque le conflit éclate, lorsqu'on nous montre ces gosses aimant, souffrant, agissant, raisonnant comme des grandes personnes, ce n'est plus ça du tout. C'était déjà le défaut de la pièce. Cela ne l'a pas empêché, toutefois, de connaître le plus brillant succès. Il est probable que le film n'en sera point privé, lui non plus.
Il nous montre une jeune fille de quinze ans qui n’a pas « des idées comme tout le monde » et qui l'avoue, sans se douter que, si elle le sait et qu'elle en parle, le charme est rompu. Elle s’explique :

- Par exemple, je me demande ce que deviennent les larmes qu'on ne verse pas et je me dis que, si les arbres savaient qu'ils deviendront des mâts de navire et qu'ils feront de beaux voyages, ils n'auraient pas peur du bûcheron. N’est-ce pas que c'est idiot ?
- Mais non, répond gentiment son partenaire.
- Mais si, pense le public in petto.
D'autre part, l'aviateur inconnu qui a embrassé un peu trop tendrement une des jeunes filles de la maison explique à l'amoureux inquiet :
- J'ai simplement voulu vous flanquer la frousse et vous donner une leçon.
- Le baiser était tout de même de trop.
Mais que de grâce, d'esprit, de séduction, dans toute la première partie du film. Pierre-Richard Willm, qui a de nombreux admirateurs, est la vedette du film, et Jean Clarieux dépense un talent adroit, fort sympathique, dans un rôle de
mécano qui n'existait pas au théâtre. Par ailleurs, le film retrouve trois des créateurs de la pièce de M. Claude-André Puget. Ce sont André Bervil, artiste fin, habile, au métier sûr ; Juliette Faber, jeune artiste sensible et pure comme le personnage qu'elle interprète, et François Périer, qui retrouve le rôle qui le lança et qui, sans doute, lui fera faire un nouveau bond. J'imagine qu'on lui écrira bientôt de nombreux rôles de bègue (Ciné-mondial n°23 du 16 janvier 1942).

Durée du film lorsqu'il sortit sur grand écran : 85 minutes. Un extrait du film est visible sur ma chaîne youtube (cliquer ICI).

 

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