1949 "Le bal des pompiers"

Ce film superbe sorti en 1949 se déroule à la fin de la guerre… mais les personnages que l'on croise sont furieusement et dramatiquement d'actualité. Pour vous en persuader il vous suffit de regarder les trois montages que j'ai réalisés (vous cliquerez à chaque fois) :

1° Le "méchant", le "collabo"... qui l'est devenu car, au contraire de tous ceux qui sont allés se faire massacrer, a choisi, SIMPLEMENT… de rester en vie. Et, de surcroît, en BONNE vie… tout en portant un regard lucide sur les autres, du traître qui vit de marché noir, au "couillon" qui était fier de partir au front. Couillon, car Claude Dauphin, phénoménal dans ses trois rôles, le sait, lui, que ce n'est pas "la der des der", mais qu'il y en aura toujours, ne serait-ce que pour faire vivre grassement les fabricants d'armes (bon, y en a quand même un de moins depuis mai 2018, une des plus grosses fortunes de France… bien qu'en en ayant planqué, en plus, une autre énorme à l'étranger. La justice l'avait épargné, c'est un peu dégueulasse. Au contraire notre Premier ministre lui a rendu hommage. Heureusement qu'il reste Le Canard enchaîné pour rétablir la vérité). Cliquer ICI.

2° Si le personnage précédent attire quand même la sympathie par la justesse de son raisonnement, le second est une ordure intégrale. La paix revenue, il est au plus mal. Comme un certain que nous ne nommerons pas, il est allé aux Etats-Unis et est persuadé que, "au train où nous allons, mes amis, la France est foutue" (cliquer ici) "Crise de moralité, crise de travail, crise de justice, voilà où nous en sommes". Toujours pareil aujourd'hui, si l'on en croit l'information. "Ce sont toujours ceux qui foutent rien, qui demandent aux autres d'en fiche un coup".

3° … à sans cesse être floué, le meilleur des hommes, le plus brave et le plus honnête, découvre que lui et les siens ont raté leur vie et qu'elle sera beaucoup plus belle si, comme les petits malins qui ont réussi, ils se débarrasse de cette couillonnade qu'est l'honnêteté (cliquer ICI).

Synopsis

Le panorama d'une famille, les Grégeois, microcosme de la société française en 1948, colorié dans le style Epinal. Aperçus sur le comportement du petit peuple pendant l'Occupation, allusions aux nationalisations, à l'épuration, aux billets de 5000 francs : rien ne change, les nantis seront toujours les nantis, car "au bal des pompiers, c'est toujours les mêmes qui dansent".

Histoire de la famille Grégeois, dont Jean Nohain a fait le type de la famille française, celle qui est toujours au premier rang quand la patrie le demande. Le grand-père est un mutilé de 1914, son fils est fait prisonnier en 1940, son petit-fils meurt sur le front au lendemain de la Libération, un camarade de celui-ci épousera la petite cousine. La famille continue.